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Paysages de France. Escales en Valois

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Paysages de France

Escales dans le Valois

 

Notre escapade nous entraîne à seulement quelques kilomètres de Paris, pas au Sud, où les châteaux de la Loire attirent la majorité des touristes étrangers, mais au Nord, dans une région qui s'appelait autrefois le Valois.

Sans bien savoir pourquoi, ce patronyme nous semble familier. Il réveille en nous des souvenirs de cours d'histoire. Et comment ! C'est le nom d'une des plus illustres dynasties de rois de France. De la guerre de Cent Ans jusqu'à la Renaissance, elle a fourni une pléthore de souverains prestigieux, comme Charles VII, mis sur le trône par Jeanne d'Arc, le ténébreux Louis XI qui lui a succédé, François 1er qui nous a légué les châteaux de la Loire dont il était question plus haut, et le précieux Henri III qui a terminé la lignée.

Plus généralement, la région forme le cœur de notre pays depuis le premier souverain à être appelé « roi de France » : Clovis 1er. Il avait fait de Soissons sa capitale avant de la déplacer à Paris au début du VIe siècle.

L'époque des châteaux commence un peu plus tard (plus précisément au tournant du millénaire), quand le bois cède la place à la pierre et qu'on parle de châteaux forts (un terme qui d'ailleurs n'a commencé à être employé qu'au XIXe siècle).

 

Le temps des châteaux forts. Escale à Pierrefonds

 

 

Vous avez dit château fort ? En voici un parfait exemple, situé à quelques lieues de la ville de Compiègne, sous-préfecture de l'Oise, à une heure de Paris.

Niché au fin fond de l'exceptionnelle forêt domaniale de Compiègne, en allant vers Soissons, il faut quitter les sentiers battus pour le découvrir. Mais il est visible de loin, ses hautes tours dépassent des frondaisons et quand on l'aperçoit, on a l'impression de faire un grand bond dans le passé.

Repères historiques

Le château de Pierrefonds ne nous est pas arrivé tel quel du Moyen-Âge. Il s'agit d'une reconstruction qui date du XIXe siècle et qui est l'œuvre de l'architecte Viollet-le-Duc. Elle fait suite à une longue série de constructions et de destructions qui a commencé au XIe siècle avec le château médiéval originel. En 1396, en pleine guerre de Cent Ans, Louis d'Orléans, second fils du roi Charles le Sage entre en possession du Comté de Valois qui vient d'être transformé en duché et entreprend la reconstruction quasi-totale de la vieille forteresse d'alors. Elle doit permettre de surveiller les échanges entre la Bourgogne et les Flandres, deux régions aux mains des ducs de Bourgogne, grands rivaux des Orléans. Au cours de ces temps troublés, la place passe successivement aux mains des rivaux, subissant dégâts et réparations.

Après la guerre de Cent Ans, et jusqu'à l'extinction de la dynastie des Valois, le château est rattaché à la couronne de France.

Avec l'avènement des Bourbons et les guerres de religion, c'est le temps des conspirations entre les puissants nobles et la royauté. Pierrefonds sert de théâtre à ces intrigues et en 1617, sous le règne de Louis XIII et de Richelieu, il tombe aux mains des troupes royalistes. Dans son effort pour affaiblir la noblesse dissidente, roi ordonne de le démanteler.

Le château arrive sous forme de ruine jusqu'au XIXe siècle où il est redécouvert par le roi Louis-Philippe.

C'est en 1857 que l'empereur Napoléon III demande à l'architecte Eugène Viollet-le-Duc d'entreprendre sa restauration. Pierrefonds devient une résidence impériale et reçoit la splendide collection d'armes et d'armures de l'empereur.

Il ne s'agit pas d'une restauration au strict sens du terme. L'architecte laisse libre cours à son inspiration et reconstruit le château tel qu'il aurait dû être, plutôt que de se baser sur son histoire archéologique, ce qui donne cette impression d'éclectisme dès qu'on pénètre dans la cour intérieure du château.

Petite visite guidée

La visite commence à l'extérieur, après avoir grimpé le sentier qui mène au monument et qui traverse le parc boisé qui lui sert d'écrin.

Le château se révèle ensuite dans toute sa majesté, sensiblement identique à ce qu'il était du temps du duc d'Orléans. En forme de quadrilatère irrégulier, flanqué de huit tours qui portent chacune le nom d'un des neuf Preux de la légende, elles symbolisent toutes les vertus de la chevalerie : bravoure, honneur, etc. Huit tours pour neuf preux, le compte n'y est pas. Vous découvrirez plus loin comment le problème a été résolu.

Avec son pont-levis, ses hauts murs, ses mâchicoulis, ses créneaux, ses meurtrières, le château nous rappelle sa vocation première : la défense. Ceux qui sont intéressés pourront découvrir de près ces éléments défensifs : le chemin de ronde peut être visité.

De retour dans la cour d'honneur, l'œil ne peut qu'être attiré par la façade Renaissance, issue tout droit de l'imagination de Viollet-le-Duc.

La visite se poursuit à l'intérieur par le donjon, ensemble carré accolé au mur d'enceinte, qui comprend les tours César et Charlemagne et qui renfermait, sur trois étages, les appartements du seigneur. On peut y visiter les appartements de l'empereur Napoléon III : le salon de réception, le cabinet de travail, la chambre de Napoléon III, l'appartement de l'Impératrice.

La chapelle occupe une autre aile du château, dans la tour Judas-Maccabée. Si sa façade sur cour rappelle les chapelles du Moyen-Âge, son architecture intérieure est une création originale de l'architecte Viollet-le-Duc avec son abside et sa tribune posée au dessus du chœur. C'est dans la chapelle qu'on retrouve le preux manquant : le roi David, qui y est symboliquement représenté sous la forme d'une étoile à six branches.

L'aile qui fait face à celle de la chapelle est, quant à elle, d'inspiration gothique, c'est le Grand Logis. Il renferme notamment la salle des Preuses, une pièce gigantesque de 52 mètres de long à l'architecture impressionnante avec ses 22 fenêtres, et à la décoration grandiose avec sa voûte en berceau et ses sculptures. Ancienne salle de justice, elle servait de salle de réception sous le Second Empire.

La dernière aile, l'aile des Invités, n'a jamais été terminée, faute de budget. Au Moyen-Âge, elle abritait les cuisines, des salons et les appartements des invités. Aujourd'hui, elle renferme les collections des ateliers Monduit, maîtres dans la plomberie d'art. Parmi les œuvres présentées, entre le Lion de Belfort et l'archange Gabriel du Mont-Saint-Michel, vous serez surpris de découvrir un modèle réduit de la Statue de la Liberté.

Si vous voulez en savoir plus avant d'effectuer votre visite au château de Pierrefonds, vous pouvez lire l'article qui lui est consacré dans le blog de Châteaux Story.

 

Le Grand Siècle. Escale à Chantilly

 

Pour changer d'atmosphère, après l'époque médiévale, parcourons la cinquantaine de kilomètres qui séparent Pierrefonds de Chantilly et entrons de plein pied dans le Siècle des Lumières avec le splendide château de Chantilly.

Tel qu'il nous apparaît aujourd'hui, hormis le Petit Château qui est du XVIe siècle, il s'agit d'une reconstruction qui date du XIXe siècle, le château originel ayant subit les aléas de la Révolution.

Repères historiques

La plupart des châteaux ont une histoire fascinante, celui de Chantilly ne fait pas exception à la règle. Et comme souvent, tout commence à l'époque médiévale quand le château n'est qu'une forteresse à vocation purement défensive dont il ne reste que la base des sept tours.

Ce sont les Montmorency, une des plus puissantes familles du royaume, qui au moment de la Renaissance, donnent au château ses lettres de noblesse en rénovant la vieille forteresse, en érigeant le Petit Château et en traçant les premiers jardins. La statue équestre qui trône au milieu de la grande terrasse qu'il a fait ériger, est une représentation du connétable Anne de Montmorency, le plus éminent membre de la famille.

Le château connaît son âge d'or aux XVIIe et XVIIIe siècles, alors qu'il appartient aux Bourbon-Condé, branche cadette de la famille royale. Le Grand Condé, alors en disgrâce auprès du roi, établit sa cour à Chantilly qui devient le lieu de rencontre littéraire et artistique en vogue. Il y organise des fêtes somptueuses et fait aménager les jardins et le parc par André Le Nôtre. Le château se fait palais, et sa magnificence n'a rien à envier à Versailles, au point que c'est Chantilly qui sert de modèle à Versailles, et non l'inverse.

Sa vocation novatrice se perpétue au XVIIIe siècle avec la construction des Grandes Écuries, puis du Hameau, groupe de cinq maison campagnardes qui séduisent la reine Marie-Antoinette au point de le reproduire à Versailles, au Trianon.

Aux premiers jours de la Révolution, le propriétaire des lieux s'enfuit à l'Étranger, le domaine est confisqué, transformé en caserne puis en prison avant d'être démantelé. Ne subsiste que le Petit Château.

Chantilly revient aux Condé à la Restauration, et à la mort du dernier prince de Condé, le domaine passe aux mains d'Henri d'Orléans, duc d'Aumale. Il enrichit la collection de livres et de manuscrits commencée sous les Montmorency et fait reconstruire le Grand Château. Il meurt sans descendance et par testament, lègue l'intégralité du domaine à l'Institut de France qui, aujourd'hui encore, en assure la gestion.

Petite visite guidée

Hormis les soubassements, c'est le Petit Château, construit en 1551 par le connétable de Montmorency, qui constitue la partie la plus ancienne du château. Il comprend les Grands Appartements, constitués de trois salles décorées au XIXe siècle, ainsi que l'Appartement des Princes de Condé dont la décoration lambrissée date de 1720 et s'étend sur cinq salles.

Ensuite, destiné à loger les invités, on trouve le château d'Enghien, du XVIIIe siècle, dont la longue façade s'adosse à la forêt et regarde le château. Il sert de nos jours de logement de fonction pour la conservatrice et les administrateurs de l'Institut de France.

Le Jeu de Paume, l'un des premiers du genre, a été construit en 1756. Initialement réservé à la pratique de ce jeu populaire sous l'Ancien Régime, il abrite aujourd'hui une maquette représentant le château et le parc, tels qu'ils étaient au XVIIe siècle.

Au fond du parc, nichée entre deux bosquets, vous découvrirez la Maison de Sylvie, qu'on ne peut malheureusement pas visiter. Elle fut construire par le premier des Montmorency pour y loger le roi Henri IV, mais son hôte fut le poète Théophile de Viau, protégé d'Henri II de Montmorency et de sa femme, Marie-Félicie des Ursins, qu'il surnommait Sylvie en référence à son amour des bois et des animaux.

Le musée Condé, légué par Henri d'Orléans, duc d'Aumale, est un des plus riches musées de France avec des tableaux de Fra Angelico, de Raphael, de Poussin, Watteau ou d'Ingres, et un cabinet renfermant plus de 2 500 dessins. Il renferme aussi une bibliothèque de 1 500 manuscrits, dont le plus célèbre est Les Très Riches Heures du duc de Berry. On y trouve également des collections d'estampes, de sculptures, d'antiquité et de photographies, acquises tout au long de sa vie par le duc d'Aumale, et avant lui par le Grand Condé.

Après tant de richesses culturelles, il est agréable de parcourir le parc qui sur ses 155 hectares offre pas moins de 25 hectares de plans d'eau.

Le parc est divisé en trois jardins historiques : les parterres à la française de Le Nôtre, le jardin anglo-chinois avec son Hameau, réalisés en 1774, et le jardin anglais qui date de la Restauration.

C'est le jardinier André Le Nôtre, dont on a fêté le quatrième centenaire de la naissance en 2013, qui a dessiné les parterres du château. On dit qu'il les préférait même à ceux de Versailles qu'il a réalisés plus tard. À cette occasion, il rompt avec l'habitude de faire passer l'axe principal par le château pour le faire passer par l'impressionnante terrasse où trône la statue équestre de Montmorency. De là, la perspective se prolonge de l'autre côté du Grand Canal, jusqu'à la forêt, offrant un régal pour les yeux avec ses vastes miroirs d'eau qui reflètent le ciel, ses jets d'eau et ses fontaines.

La visite se termine de façon grandiose par les Grandes Écuries, construites par l'architecte Jean Aubert au XVIIIe siècle et qui renferment maintenant le Musée Vivant du Cheval, tout près de l'hippodrome mondialement renommé. Du temps du Prince de Condé, leurs dimensions exceptionnelles (186 mètres de long pour une hauteur de 28 mètres sous la coupole) leur permettait d'abriter 240 chevaux et 500 chiens qui servaient pour la chasse, mais on y recevait aussi les plus Grands pour dîner, tels le roi Louis XV et le tsar de Russie.

Nous avons rédigé un article sur le blog de Châteaux Story concernant le château de Chantilly. N'hésitez pas à le lire.

 

Le Néoclassicisme du XVIIIe siècle : escale à Compiègne

 
 

 

Passer du Classicisme baroque de l'époque de Louis XIV au Néoclassicisme du XVIIIe et XIXe siècles, se fait en parcourant quelques kilomètres, quand on est dans le Valois. Il suffit de se rendre à Compiègne.

Le château se trouve en pleine ville, sur la place du Général de Gaulle, son parc s'étend derrière sa forme triangulaire pour se perdre dans l'immense forêt domaniale, une des plus belles de France.

Repères historiques

Aussi loin que remonte la royauté française – c'est-à-dire jusqu'à Clovis 1er –, la ville de Compiègne lui a été liée. Au temps des rois Mérovingiens, on y trouvait déjà un palais royal. Il a complètement disparu, mais depuis, trois autres palais s'y sont succédés, à différents emplacements.

Il faut attendre 1374 et Charles le Chauve pour qu'un château soit érigé là où se trouve le palais actuel. Il a un rôle politique important, mais il est aussi apprécié comme lieu de chasse. Puis il tombe en désuétude quand le Pouvoir se déplace vers Paris et Versailles.

Les Bourbons, grands amateurs de chasses, et parmi eux Louis XV, trouvent un regain d'intérêt dans le château de Compiègne. En 1751, il ordonne la reconstruction du château selon les plans audacieux de l'architecte Ange-Jacques Gabriel qui imagine des solutions originales aux problèmes posés par l'espace disponible et le dénivelé du terrain. Les travaux durent jusqu'en 1788. Un an avant que ne débute la Révolution…

Napoléon 1er au pouvoir, il fait remettre en état le château qui, comme toutes les possessions royales, symboles de l'Ancien Régime, a fortement souffert.

C'est cependant Napoléon III qui offre au palais sa plus belle période. Amoureux des lieux, il y passe au moins un mois chaque année avec sa cour, et fait aménager le château pour y organiser des fêtes grandioses et recevoir ses invités. Compiègne est à tout jamais marqué de son empreinte.

Petite visite guidée

La découverte du château de Compiègne commence à l'extérieur. La façade de la Cour d'Honneur, qui s'ouvre sur la ville, est constituée d'un corps central et de deux ailes latérales reliées par une double colonnade dorique.

Mais c'est la façade côté jardin qui attire tous les regards. Ici règnent en maîtres symétrie et sobriété. On remarquera au passage qu'elle n'a que deux niveaux – rez-de-chaussée et étage – contrairement à la façade côté ville qui en comporte trois – rez-de-chaussée, étage et attique. Le rez-de-chaussée de la façade sur jardin correspond donc au premier étage du reste du château. C'est la réponse du génial architecte Ange-Jacques Gabriel, au défi apporté par le dénivelé du terrain. Et il a dû faire face à un autre challenge : l'irrégularité du périmètre, qui l'a conduit à concevoir son château selon un plan triangulaire inhabituel – la façade côté jardin formant l'hypoténuse. Le plus incroyable, c'est qu'on ne s'en rend absolument pas compte depuis l'intérieur où tous les angles sont étudiés pour masquer cette irrégularité du bâtiment.

La façade est uniquement décorée d'un fronton à quatre colonnes doriques qui correspondait, au temps de Louis XV, à la Chambre du Roi.

Le parc du château devait au départ être un jardin à la française. Jamais terminé, il est remplacé en 1811 par un jardin à l'anglaise où il fait bon flâner dans les allées irrégulières et ombragées. Vous y découvrirez au hasard de votre promenade une terrasse, un jardin de fleurs, un kiosque, une orangerie, une serre, une glacière ou une maison rustique.

Il est temps maintenant d'aller voir ce que nous offre l'intérieur.

Le château de Compiègne est remarquable pour le décor intérieur des appartements historiques, qui s'étalent sur trois périodes :

·         XVIIIe siècle, avec ses murs blancs et pratiquement sans ornementation (Salle des Gardes du Roi, Antichambre double, Salon des jeux de la Reine), dont il reste peu de meubles, ceux-ci ayant été dispersé pendant la Révolution.

·         1er Empire, reconnaissable aux couleurs vives et fortement contrastées (Chambre à coucher, Bibliothèque de l'Empereur, Salon bleu, Salon des fleurs, Galerie de bal).
Compiègne s'enorgueillit de présenter l'ensemble le plus homogène de décors et de mobilier du Premier Empire, nous donnant une idée précise de ce qu'était une résidence impériale du temps de Napoléon 1er.

·         Second Empire, au style dominé par l'éclectisme, caractéristique des goûts de l'époque. Cette tendance est nettement perceptible dans les deux salles dédiées à ce style : le Salon de Famille et le Salon de Musique, utilisé par l'impératrice Eugénie comme salon de thé.

Le palais renferme également deux musées. Le Musée du Second Empire et Musée de l'Impératrice recèle peintures, sculptures et objets d'art, et ne se visite qu'en de rares exceptions. Il sert de référence aux expositions temporaires organisées par le château. Le musée de la Voiture est, lui, ouvert au public. Sur 3200 m2, il retrace l'histoire de la locomotion routière, depuis le temps de l'attelage jusqu'aux premières automobiles en passant par les cycles et les traineaux. Il renferme la fameuse « Jamais contente », qui la première a passé le seuil des 100 km/h en 1899.

À noter qu'un article est paru dans le blog de Châteaux Story, qui complètera cette découverte du château de Compiègne.

PL.

 

(ajouter la liste des membres CS de l'Oise)

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